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La méditation, quelle que soit sa forme, est un sujet essentiel de la pratique bouddhiste.
Méditer c’est « Entrainer - Habituer – Calmer l’esprit ». Dans la méditation Bouddhiste il s’agit d’habituer l’esprit à se pacifier à l'aide de supports qui permettent de le faire progresser pour se préparer à de bonnes renaissances et se libérer du cycle des réincarnations successives et finir par atteindre le but ultime, l’Eveil.
Lama Guendun Rinpotché, un grand maitre tibétain, disait de la méditation : « Méditer c’est s’établir dans un état libre de tout attachement dans une profonde détente correspondant à l’établissement de la conscience ordinaire dans sa véritable nature : un esprit continuellement conscient dans le présent instantané. Etre détendu ne signifie pas être complètement relâché au niveau du corps mais une détente de l’esprit. Il n’y a alors plus de notion de méditation ni de notion d’objet de méditation : elles deviennent inséparables. On laisse l’esprit s’établir de manière tout à fait naturelle dans cet état non duel, libre de toute distraction. Ceci est la meilleure méthode de méditation. C’est ce qu’on appelle SHINE (le calme mental) ou LHAKTONG (on regarde la nature de l’esprit). En pratiquant de cette façon, l’esprit peu à peu s’apaise et en même temps, se développent les qualités de ce calme et le monde extérieur perd de son attraction. On peut alors faire l’expérience de la vacuité puis encore plus tard, de la félicité pour finir par une grande clarté».
Faut-il avoir un maître pour apprendre à méditer ou finalement, n’est-ce pas très utile ?
Tout apprentissage nécessite l’enseignement d’un maître ou de quelqu’un de plus avancé que soi. Tout comme l’enfant qui apprend à parler, à marcher, à lire et à écrire a besoin de quelqu’un de plus avancé que lui pour apprendre à le faire. Pour méditer aussi il faut apprendre de quelqu’un qui lui-même a appris et a reçu les enseignements de quelqu’un d’expérimenté. Dans le Bouddhisme, les maîtres ont fait des retraites de longue durée qui en ont fait des enseignants expérimentés.
Comment méditer ?
D’une manière générale, il vaut mieux commencer par la méditation analytique qui est la plus simple. C’est une forme de réflexion. On va suivre des enseignements philosophiques qui vont nous apporter la connaissance, l’acuité, et petit à petit une plus grande clarté de perception. Quand on arrive à une forme de clarté et de certitude, alors là on peut essayer d’apprendre à se concentrer.
On va alors choisir un objet de méditation intérieur. On peut par exemple méditer sur le rythme de notre souffle, ou se représenter un Bouddha. A cette pratique, on va ajouter la notion de durée, cinq ou dix minutes au début sera suffisant.
Peut-on tous méditer ?
Méditer est à la portée de tous, jeunes et moins jeunes, parce qu’il existe différentes méditations et la durée peut s’adapter. Notre esprit a surtout besoin de régularité pour trouver sa mesure. Il a aussi besoin des explications du maitre pour ne pas prendre un chemin erroné.
Y a-t-il une posture ?
La position du lotus est la position disons idéale, recommandée par les maîtres. Cette posture favorise une bonne circulation des énergies et donc automatiquement notre esprit va devenir plus disponible et plus clair. Plus nous serons droit, moins nous aurons de perturbations mentales pendant la méditation.
Cette posture est idéale mais nous sommes des Occidentaux qui n’avons pas commencé ce genre d’apprentissage petits, notre corps n’est pas préparé à une telle posture. Il va donc nous falloir nous y entrainer petit à petit (si des problèmes physiques nous en empêchent il sera préférable de s’asseoir sur une chaise). C’est là que le maitre peut donner des conseils adaptés.
Quelles sont les difficultés particulières qu’on va rencontrer en méditant ?
Le premier grand obstacle à la méditation, c’est la paresse. On a envie mais on a tellement de choses à faire qui nous semblent plus importantes et qui nous font repousser à plus tard. Nous sommes englués dans les attachements à la vie extérieure. Et puis il y a les obstacles intérieurs. On veut se concentrer et on est en train de penser à un tas de choses qui n’ont rien à voir avec notre sujet. Cela n’est plus de la méditation, c’est de la distraction.
Méditer demande d’abord d’avoir bien compris pourquoi on le fait, comment on le fait et développer des qualités de persévérance et de discipline (par exemple en suivant des enseignements).
De nos jours, en occident, toutes sortes de méditations voient le jour. Selon Lama Guendun Rinpotché, grand maitre tibétain : « pratiquer la méditation, ce n’est pas tenter de voir des couleurs ou des formes ou essayer de façonner telle ou telle expérience. La méditation signifie libérer l’esprit de toutes formes d’attachement, de saisie et de vouloir. Il ne s’agit pas de faire mais de défaire ce dans quoi l’esprit est emprisonné ».
A Karma Dedjung Ling sont proposées mensuellement des sessions de méditation de SHINE, la méditation silencieuse, mais aussi des sessions de méditation Vajrayana telle que TCHENREZI, le Bouddha de la compassion, ou SENGYE MENLA, le Bouddha de médecine. Ces dernières sont des méditations récitées avec le support d'un texte et la récitation d'un mantra comme OM MANI PEME HUNG. Elles s'accompagnent aussi d'une visualisation d'un yidam (divinité qui matérialise un aspect de sagesse de la nature pure de notre esprit).
Le Vajrayâna est la voie de diamant ou voie rapide vers l’Eveil. Les pratiques de méditations Vajrayâna se déroulent d’une façon très précise. Dans une première phase, on prend refuge en la lignée. En deuxième, une phase de visualisation et génération de soi comme la Déité. S'en suit une méditation non-objective et pour finir on résorbe la divinité en soi ou phase de dissolution. Cette méditation doit s’appuyer sur la Boddhicita, l’esprit d’Eveil pour le bien de tous les êtres. On souhaite mettre le fruit de notre pratique au service du bonheur pour tous les êtres ce qui nous sort de notre égocentrisme. Cet esprit est essentiel pour méditer sur une divinité (aspect sacré et pur de notre propre esprit).